Étude d'une éventuelle inscription du site élargi de la presqu'île de Giens, sur la liste du patrimoine mondial de l' UNESCO

Cette idée commence par le mot « Étude », car il s'agit d'une idée qui doit d'abord être analysée et discutée, et ne pas être un simple coup de cœur. En effet si elle a des attraits prestigieux, elle peut aussi présenter quelques inconvénients.

Là aussi il s'agit d'une idée ambitieuse, nécessitant une volonté politique forte, mais également consensuelle, dépassant les seules préoccupations locales ou même intercommunales, pour convaincre, si possible toutes tendances confondues, les autorités départementales et régionales de l'intérêt d'une telle demande que seul peut faire le gouvernement français à l'UNESCO, après que les ministres de l'Environnement et de la Culture en soient eux-mêmes convaincus.

Il s'agit d'obtenir un label prestigieux international, concernant un site culturel ou naturel, ou parfois les deux. Pour tout savoir sur le Patrimoine mondial de l'Unesco

Il y a aujourd'hui 38 sites inscrits en France (sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère, site historique de Lyon…).  Le dernier site inscrit en 2012 est le Bassin minier Nord-Pas-de-Calais.

Sur la côte méditerranéenne française, il y en a ZÉRO !

Pourquoi demander ce label pour la presqu'île de Giens ?  

La partie de cette côte la moins bétonnée et restée encore relativement sauvage se trouve dans le Var. Le périmètre peut en être discuté comme l'a été celui de la Loire. Il pourrait aller de La Garde avec son Université jusqu'au cap Lardier. Le site grec d'Olbia, de vieux villages perchés comme Bormes et Pierrefeu, la vieille ville du centre de Hyères peuvent constituer un volet culturel complémentaire.

Mais le volet principal est l'aspect naturel extraordinaire, préservé ou à protéger, notamment les îles d'Hyères, la presqu'île de Giens, les côtes sableuses et rocheuses, les collines et montagnes des Maures accolées à la côte, le plateau continental jusqu'à -200 ou -250m ; le Parc National de Port-Cros ; le Conservatoire National de Botanique de Porquerolles.

La diversité des paysages, l'extrême richesse des écosystèmes menacés et la variété des données géologiques sont autant d'arguments qui plaident en faveur d'une inscription du site sur la liste et permettent l'élaboration d'un rapport de présentation riche et solide.

Pour la Loire il y a eu des opposants au projet, mais une fois le label décerné il semble qu'il y ait une fierté et un enthousiasme général des populations. Notamment les offices de tourisme de la Loire sont très favorables. Les communes y voient déjà un grand espoir de développement contrôlé. À Lyon, dont le centre-ville a été inscrit sur la liste, les nuitées d'hôtel, notamment en période creuse, ont augmenté de 30 %.

On nous a fait remarquer que cette procédure devait partir de l'état français et non d'un particulier. Bien sûr ! J'ajouterai de plus que l'UNESCO s'assure que les lois de l'environnement du pays concerné sont respectées et que les autorités locales ou régionales sont d'accord avec l'État sur la demande.

Mais ceci n'empêche pas un simple citoyen et une association de lancer l'idée. En tant que simple citoyen et président de l'APG, Jean Sougy a présenté, après avoir obtenu l'appui du maire et du député de Hyères et du directeur du parc de Port Cros, l'idée au Symposium B1 du 31e Congrès géologique international, à Rio de Janeiro, sous forme d'un exposé oral et d'un « poster », en août 2000. Il a posé la question aux experts de ces problèmes à l'UNESCO s'ils pensaient qu'une telle demande serait justifiée ou non.

La réponse écrite, venue du siège de l'UNESCO à Paris a été affirmative et disant même que cela devrait être une priorité que de présenter un dossier pour une des prochaines réunions annuelles du Comité international chargé d'étudier les demandes.

Il faut donc maintenant passer à l'échelon supérieur, le rôle de l'APG ne pouvant plus être, après avoir lancé et discuté l'idée, que de contribuer à la réalisation du dossier national qui doit mettre en évidence un certain nombre de critères précis, naturels et (ou) culturels, définis par l'UNESCO.

Cet objectif est ambitieux lui aussi, mais réalisable s'il est soutenu par les décideurs (politiques et administratifs) qu'il faut d'abord convaincre. Il sera générateur d'une prise de conscience du grand intérêt du site, tant pour le protéger à long terme que pour le mettre en valeur et le faire connaître à l'échelle internationale.

Il fera connaître à toute la planète que l'on peut visiter ce site en hiver, si l'on est intéressé par ses richesses attestées par l'UNESCO, et si l'on a ses vacances à d'autres périodes de l'année que les Français. Avec le Web maintenant tout se sait très vite et partout. Les étrangers de pays lointains voulant visiter la France se renseigneront d'abord sur les 30 sites français de la liste UNESCO et retiendront parmi eux ceux qui correspondent à leurs critères de choix.

Mais comme nous l'avons dit au début en parlant « d'étude  », le Label de l'UNESCO, s'il peut apporter des financements européens pour la protection et l'entretien du site, et faciliter le tourisme nature et le tourisme hors saison, présente aussi des inconvénients.  C'est en particulier celui du risque d'augmenter la surpopulation d'été et tous les excès qu'elle entraîne.

Cela nécessitera une gestion contrôlée du site, notamment en proposant d'éviter cette période. Il faudra aussi que les lois de protection, dépendant de l'État français, soient strictement respectées, et non comme trop souvent bafouées par des dérogations dues à la pression immobilière et à la recherche du profit à court terme.

L'inscription sur la liste peut être un grand avantage, mais sous la condition que les lois de protection française (PLU, classement loi 1930, Grand Site, etc.) soient strictement appliquées.

Tout ceci est à discuter, même si l'idée est a priori fort attrayante...